Le Doua Vert

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Un·e promeneur·se jette un coup d’œil aux fleurs de courge, tandis qu’un·e autre arrache quelques herbes autour des jeunes pousses d’oignons. Pour le·la promeneur·se, c’est décoratif. Pour celui·elle qui aime mettre ses mains dans la terre, c’est une bonne occasion. Et c’est tout ? Ça vaudrait la peine de dépenser son énergie pour un « truc » décoratif et divertissant ?

Mais pour le·la promeneur·se, c’est aussi une occasion de se rappeler comment est produite sa nourriture. Parce que les lieux où il·elle achète à manger sont si loin des lieux où la nourriture a été produite qu’il·elle a tendance à oublier que ce qu’il·elle met dans sa bouche est sorti de la terre en plusieurs semaines. Et donc que ses choix, ce qu’il·elle mange, a un impact sur ce qui l’entoure.

Et pour le·la jardinier·ière, cet espace est un terrain d’expérimentation pour dépasser le divertissement. Parce que rapprocher les lieux d’agricultures des villes, jusqu’à les mélanger, est une proposition pour réduire la pollution due au transport de la nourriture, pour resserrer les liens entre agriculteur·rice·s et autres mangeur·se·s et ainsi éviter les problèmes de surproduction, de spéculation, de prix opaques, liés à la centralisation et la mondialisation de la production de nourriture.

Alors ce jardin accueille à bras ouverts celles et ceux qui rêvent de voir des champs de blés sur les trottoirs,  ceux·elles qui se posent des questions sur ce qu’ils·elles mangent, ceux·elles qui mettent les mains dans la terre et même ceux·elles qui se promènent.